J’allais enfin savoir si le marketing peut être utilisé pour faire le bien au lieu de servir uniquement à duper les consommateurs, et découvrir comment les architectes de ce marketing envisagent le dilemme éthique qui accompagne leurs activités et dont on parle de plus en plus. Je me réjouissais des échanges animés, des interrogations critiques et des discours passionnés auxquels j’allais assister. Bref, je trépignais d’impatience !

C’est avec un léger retard et quelque peu poursuivie par un pigeon que j’ai franchi la porte de la salle de réunion de la Kruitfabriek, haut lieu de la branchitude à Vilvorde. Et à l’instar du pigeon égaré, j’ai eu l’impression de détonner… Une seule Content Creator dans une mer de Digital Marketeers, c’était du jamais vu !

« Ça tombe bien », me suis-je dit, puisque je m’étais justement inscrite à cet événement pour découvrir qui sont ces fameux Marketeers. Je voulais en savoir plus sur ce qui vous préoccupe, sur les activités qui maintiennent toujours busy busy et sur le type de support de contenu que vous recherchez réellement… Armée de ces questions, Sherlock Anneleen s’est alors mise en action. 🕵️‍♀️

 

Je me suis très vite retrouvée dans le monde hyperspécifique du marketing, avec le jargon associé. Ont ainsi été abordés :

  • Le sujet du RGPD, qui s’est entre-temps fait une place en Belgique, mais qui n’en implique pas moins toute une kyrielle de boutons « J’accepte ».
  • Le sujet des enquêtes, dont les questions s’accompagnent toujours d’un certain biais.
  • Le sujet des 28 questions sur le respect de la vie privée qu’il vaut mieux ne pas oublier de poser aux partenaires potentiels en matière de recherche de données.
  • Le sujet du Metaverse et de la quête de responsible innovation que ses créateurs sont (selon leurs dires) en train de mener. (Mais oui, bien sûr)

 

 

C’était très intéressant de pouvoir, pour une fois, vous observer dans votre habitat naturel. J’avais hâte de savoir ce que vous pensiez de toutes les infos qui nous étaient présentées. Étiez-vous d’accord, ou justement pas ? Quels sont les aspects de votre travail qui vous donnent du fil à retordre ? Parce que, il faut bien l’admettre, c’est plus facile à dire qu’à faire, n’est-ce pas ?

Mais au final, force m’a été de constater que personne n’avait posé de question (critique).

 

À la place, j’ai vu l’angoisse naître dans vos regards, tandis que vous vous disiez :

  • « Mince, je pensais avoir cette histoire de RGPD sous contrôle, mais en fait je n’en suis nulle part. »
  • « Je pensais que cette customer survey était prête, mais je dois tout recommencer. »
  • Etc.

 

Vous pensiez que cet événement serait une occasion de voir du monde dans un cadre distrayant ? À la place, BOUM, votre to-do list venait de s’allonger de manière inquiétante. L’éthique était bien le dernier sujet que j’aurais osé aborder, de peur d’en rajouter une couche.

 

« Un coca ? »

 

Quand fut venu le temps de réseauter, j’ai parlé de Blue Lines, expliquant que nous étions un bureau de traduction, mais aussi, depuis peu, une agence de création de contenu. « Histoire de laisser un peu respirer les Online Marketeers », ai-je marmonné, un peu gênée. Ce que j’ignorais, c’est que « laisser un peu respirer » était un euphémisme, et pas des moindres !

Quelqu’un m’a expliqué à quel point il était parfois absurde de rédiger des milliers d’offres d’emploi et de créer d’innombrables vidéos sur TikTok pour attirer « les jeunes » vers de nouvelles fonctions, alors qu’on ne sait même pas si notre propre équipe marketing existera encore l’année suivante à cause des nombreuses économies.

Une autre personne m’a glissé à l’oreille que toute cette agitation autour du RGPD vous plongeait parfois dans une incertitude paralysante. J’ai aussi entendu à plusieurs reprises que tout cela étouffait votre créativité avant même qu’elle ait pu s’exprimer.

Vos témoignages font état d’un manque de contrôle criant. Comment, en tant que Marketeer individuel, pourriez-vous avoir une prise sur une entreprise alors que vous n’en êtes qu’un minuscule rouage ? Tout en mangeant mes frites au ketchup, je ne pouvais qu’opiner face à toutes vos préoccupations. La vie professionnelle d’un Marketeer semble déjà assez compliquée que pour y rajouter la question de l’éthique…

Ma conclusion reste la même : vous avez besoin de respirer, d’une marge de manœuvre mentale pour réfléchir au changement, d’un refuge dans lequel vous oserez vous poser plus de questions : « Que suis-je en train de faire, bon sang ? », ou encore « Comment puis-je travailler de manière plus éthique au quotidien ? ». Bien sûr, la solution n’est pas d’augmenter encore votre charge de travail, mais de faire ce que vous faites déjà d’une autre manière. Ainsi, vous ferez le bien sans avoir recours à la ruse et sans emprunter des chemins douteux.

 

Non, ne partez pas, je n’ai pas terminé !

 

Vous savez, selon moi, les petites choses ont leur importance :

  • Oser poser une question critique sur le respect de la vie privée lors de votre prochaine réunion.
  • Prêter une plus grande attention à la santé mentale de votre équipe et de vos clients (potentiels). Comment différencier un contenu numérique qui mérite d’être publié d’un contenu racoleur ou inadapté ?
  • Ne pas copier bêtement le contenu des autres. Ils ont choisi un angle d’approche, peut-être pouvez-vous en trouver un autre ?
  • Oser signaler une incohérence au sein de l’entreprise. Ce que nous disons en ligne ne cadre pas avec nos activités hors ligne !
  • Oser abandonner certaines habitudes qui ont fait leur temps.

 

Vous l’aurez compris : en marketing, l’éthique va plus loin que le respect du RGPD. C’est un état d’esprit. Un état d’esprit que vous pouvez, vous aussi, adopter dès aujourd’hui, sans pour autant multiplier votre charge de travail. C’est promis !

Inspirez, expirez…
Tout va bien se passer, l’éthique, ce n’est pas si compliqué.

Anneleen

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