Le PC, non connecté à Internet évidemment, contenait à peine un jeu vidéo vieux d’une décennie (et bloqué, qui plus est), la possibilité de faire des recherches sur Encarta et un économiseur d’écran 3D au look vintage. Mais qu’à cela ne tienne, j’ai quand même décidé de m’aventurer dans les replis de cette machine. C’est ainsi que je me suis révélé un virtuose de MS Paint et que je me suis mis à l’écriture de courts récits dans WordPad, que je rallongeais en augmentant la police de caractères. image : le mariage parfait" href="https://bluelines.be/fr/texte-et-image/">Les images et les mots me fascinaient, si bien que je pouvais y passer des heures. Il ne me fallut pas longtemps pour prendre une décision qui allait déterminer le cours de ma vie : j’allais devenir graphiste !
Aussitôt dit, aussitôt fait
Après des études supérieures que j’ai traversées un peu à la manière d’un zombie, j’ai pu enfin mentionner sur mon CV que j’étais titulaire d’un master en graphisme. Six mois plus tard, j’étais engagé comme graphiste dans un bureau de communication à Hal, avec un total de deux heures de trajets par jour. Pour passer le temps dans le train, j’ai opté pour la lecture, et plus particulièrement pour des écrits datant du dix-neuvième siècle et du début du vingtième siècle : des récits qui font rêver et qui sont racontés à grand renfort de phrases flamboyantes et de mots qui dégoulinent comme de la cire de bougie. Ces allers-retours placés sous le signe de la littérature ont fait renaître ma passion pour la langue, qui était presque passée au second plan. Les récits que j’écrivais et les histoires que je me racontais quand j’étais petit avaient fini à la poubelle, en même temps que le PC jauni entre-temps devenu une antiquité, mais mon intérêt pour la langue était quant à lui toujours bien ancré dans l’hémisphère droit de mon cerveau.
Dans mon cas, la pandémie de COVID-19 a été synonyme de C4… Une simple feuille de papier qui signifiait que j’avais désormais devant moi une infinité de possibilités. Je pouvais battre le fer tant qu’il était encore chaud et concevoir des logos, brochures et autres sites Web. Mais l’appel des mots était puissant, et il me démangeait d’écrire. Avec le recul, je réalise que ce C4 que j’ai reçu était le coup de pouce dont j’avais besoin pour renouer avec ma passion pour l’écriture.
L’appel des anges
Une nuit, j’ai reçu la visite d’anges drapés de bleu. « Tu seras copywriter », a murmuré l’un d’eux à mon oreille. Et l’autre d’ajouter, d’une voix aussi douce qu’une brise d’été : « Pars à la recherche de la société des Lignes Bleues, et conquiers leur cœur avec ta plume enflammée. L’encre coulera et tu revivras. » Et de fait, c’est ce qui arriva… Enfin, plus ou moins !
Il se trouve que le graphisme et la langue présentent de nombreux points communs : on part du style du client et on s’efforce d’atteindre, à chaque nouvelle création, un résultat à la fois lisible et inspirant. Le problème quand on est graphiste, c’est qu’on se retrouve vite confronté à des obstacles : les images qu’on avait en tête ne sont pas disponibles, le projet dont on rêvait n’est techniquement pas réalisable… Alors que la langue, elle, a un côté flexible et infini. Un bout de papier et un crayon suffisent pour se lancer.
La langue est comme un coffre aux trésors dans lequel on peut puiser à l’envi. En ma qualité de jeune copywriter, j’aime me lancer à fond dans chaque nouveau projet pour dénicher les perles qui feront de mon texte une pièce riche et inspirante. Mais au fond de moi, je resterai toujours l’enfant qui laissait libre cours à son imagination sur le clavier (jauni lui aussi) d’un énorme ordinateur Pentium II.