Nous avons tous déjà entendu cela, probablement plus d’une fois. Mais l’idée reçue la plus répandue est qu’une personne qui parle une autre langue est capable de traduire. Même vers cette langue étrangère. bruit de buzzer Non, il en faut bien plus pour être traducteur. Et encore plus pour être un bon traducteur. Qui plus est, il faut toujours traduire vers sa langue maternelle. Tout le reste n’est qu’un ramassis de déchets naturels produits par un gros ruminant connu pour sa propension à regarder passer les trains. Bref : on ne traduit pas vers ses langues passives. Un point, c’est tout !
« Mais pourquoi ? »
Et bien, parce que ce n’est pas naturel, tout simplement. Or, une traduction doit être naturelle et aussi agréable à lire que l’original. Et même parfois meilleure – un célèbre auteur, en apprenant un jour qu’un lecteur préférait la traduction française de son livre à l’original, a prononcé cette phrase mythique : « Oui, c’est vrai que l’original perd un peu d’intérêt. »
Mais je digresse. Bien sûr, il est tout à fait possible de rendre le sens du texte dans une langue étrangère. Mais une bonne traduction, c’est bien plus que cela. C’est comprendre la phraséologie, le style et la culture. Par exemple, en anglais, on dit toujours « you », alors qu’on utilisera parfois « tu » et parfois « vous » en français, comme dans de nombreuses autres langues. Lequel des deux faut-il choisir ? Un locuteur natif le saura toujours, contrairement à une personne qui traduit vers une langue qui n’est pas la sienne. Notre cerveau ne fonctionne tout simplement pas de la même manière dans les deux sens.
Quiconque souhaite travailler avec Blue Lines doit donc réussir quelques tests. Des tests assez vaches, à ce qu’on dit. Oui, par le passé, il nous est arrivé à titre exceptionnel de permettre à des locuteurs non natifs de passer un test.
« Vous verrez, vous ne remarquerez pas la différence. Je vis et je travaille ici depuis plus de 20 ans ! »
Eh bien, bizarrement, nos réviseurs ont toujours remarqué la différence.
« Écoute, le sens y est, mais ce n’est pas du tout naturel, ça sonne faux. On ne dirait jamais ça comme ça. C’était vraiment un locuteur natif ? Il était sous médocs, peut-être ? »
Si vous pensez que nous inventons ces histoires de toutes pièces, sachez que nous sommes très sérieux. Si les traducteurs étaient capables de traduire aussi bien vers leurs langues étrangères que vers leur langue maternelle, cela nous faciliterait grandement la tâche.
Conclusion : non, un traducteur ne travaille pas en cabine, et seul un locuteur natif peut être un bon traducteur. S’il en a l’étoffe.