Qu’est-ce qu’un CAT tool et à quoi sert-il ?

Kobe : CAT signifie computer-assisted translation, c’est-à-dire la traduction assistée par ordinateur (TAO). Il s’agit d’un logiciel qui, par de multiples façons, aide les traducteurs à traduire de manière plus rapide et plus cohérente. On peut y associer des mémoires de traduction et des listes terminologiques qui augmentent encore l’efficacité du processus de traduction.

L’outil de TAO est avant tout un environnement de travail global pour les traducteurs. Le texte est automatiquement scindé en segments, en faisant abstraction de la mise en page. L’interface affiche le texte source sur la gauche. Et c’est à droite que la magie opère (rires).

Une fois traduit, le texte est reconverti dans son format d’origine, avec la mise en page initiale et tout ce qui s’ensuit. Dans le cas des fichiers XML et HTML, utilisés notamment pour les traductions de sites Web, tous les codes restent même correctement à leur place.

 

Mais au fond, est-ce que ce n’est pas ça la traduction automatique ?

C’est en effet une confusion fréquente, mais il s’agit bien de deux concepts différents. Une traduction automatique est générée par un robot. Les systèmes les plus connus sont Google Translate et DeepL. Pour un outil de TAO par contre, il est bien question de traducteurs humains. Il s’agit simplement d’un outil permettant de travailler de manière efficace et ordonnée.

Les traductions automatiques ne cessent de s’améliorer, ce qui permet déjà à certains bureaux de traduction d’automatiser une grande quantité de travail. Il est aussi désormais parfaitement possible d’intégrer la traduction automatique dans des outils de TAO. Tout cela est intéressant, mais nous ne voulons pas nous en remettre entièrement à cette technologie pour l’instant. Ou pas avant que la traduction automatique ne réussisse notre test de traduction, comme Stef l’a une fois bien résumé.

 

Quels sont les outils de TAO déja disponibles ?

Il en existe déjà beaucoup à l’heure actuelle. Chez Blue Lines, nous sommes restés fidèles à SDL Trados Studio depuis le premier jour. D’autres systèmes connus sont par exemple memoQ et Wordfast. Et il existe également bien d’autres logiciels intéressants qui sont dédiés à des domaines de traduction spécifiques comme la localisation de sites Web.

 

Et une mémoire de traduction, qu’est-ce que c’est exactement ?

Une mémoire de traduction n’est rien d’autre qu’une base de données de fragments de textes traduits. Chaque base de données est créée spécifiquement pour chaque client.

 

« Plus nous traduisons du contenu pour un client, plus il en tire profit. »

 

Lorsque l’on associe une TM (Translation Memory ou mémoire de traduction) à un texte à traduire dans un outil de TAO, le logiciel recherche des correspondances entre les segments source et des fragments de texte déjà traduits. L’outil de TAO peut ainsi faire des suggestions au cours du processus de traduction. Le traducteur peut ensuite réutiliser les segments proposés et les modifier au besoin.

Un segment qui correspond exactement à une phrase déjà traduite est un 100 % match. Lorsque des segments ne correspondent que partiellement, on parle alors de fuzzy matches. Prenons par exemple la phrase « Appuyez sur le bouton rouge ». Si on a dans un autre texte la phrase : « Appuyez sur le bouton vert », il ne reste au traducteur qu’à changer la couleur dans la nouvelle traduction.

 

Peut-on utiliser une telle mémoire de traduction pour chaque texte ?

Une mémoire de traduction sera surtout utile pour les textes qui présentent beaucoup de répétitions et une terminologie constante. Citons par exemple les contrats ou les modes d’emploi, dans lesquels les mêmes mots et fragments de texte reviennent souvent. Ce type de documents se prête particulièrement à l’utilisation d’une mémoire de traduction.

 

Le traducteur peut-il encore faire preuve de créativité s’il utilise une mémoire de traduction ?

Pour les traductions très créatives, on peut se demander si une telle mémoire de traduction présente vraiment une plus-value. Si on se laisse trop influencer par les segments de texte proposés, elle peut même constituer un obstacle. Un traducteur créatif osera subdiviser des phrases autrement ou les placer dans un autre ordre, une méthode à prohiber si l’on souhaite conserver une mémoire de traduction correcte. C’est pourquoi on décide régulièrement de ne pas utiliser une mémoire de traduction, tout simplement.

 

Quels sont les avantages spécifiques d’une mémoire de traduction pour le client ?

D’une part, une mémoire de traduction bien fournie peut influencer à terme le prix des traductions. Les textes dans lesquels le logiciel de TAO retrouve de nombreuses correspondances peuvent être traduits bien plus rapidement et donc coûter moins cher.

 

Type de répétitionRemise
Context match100%
100%50%
95-99%25%
85-94%15%
75-84%0%
0-74%0%

 

D’autre part, la mémoire de traduction aide le traducteur à fournir des textes plus cohérents. Si le client sait à l’avance comment certains termes doivent être traduits ou à l’inverse comment ils ne doivent surtout pas être traduits, on peut aussi travailler avec une liste terminologique ou une base de données terminologique, en plus de la mémoire de traduction. Si nous traduisons par exemple pour la Fondation Roi Baudouin, nos traducteurs voient directement grâce à la base de données que le terme « ontwikkelingslanden » ne doit pas être traduit par « pays en voie de développement » mais par « pays en développement ». Une petite nuance, mais qui a toute son importance pour que le client puisse garder un discours cohérent.

Plusieurs contrôles de qualité (QA ou Quality Assurance) sont également intégrés à l’outil de TAO. En plus du correcteur orthographique classique, on peut aussi vérifier par exemple si la terminologie a été bien respectée. Et pour les fichiers HTML, on peut également vérifier facilement qu’aucun code n’a été omis.

 

Les traducteurs utilisent-ils tous un outil de TAO ?

Cela dépend. Certains traducteurs utilisent toujours un outil de TAO, même s’il n’existe pas de mémoire de traduction ou de liste terminologique. D’autres ne sont pas du tout familiarisés avec ces outils. Une donnée que nous renseignons clairement dans notre base de traducteurs. Si nous créons un projet utilisant une mémoire de traduction, nous choisissons d’office un traducteur qui a de l’expérience avec ces outils.

 

« Certains traducteurs utilisent toujours un outil de TAO, même s’il n’existe pas de mémoire de traduction ou de liste terminologique. D’autres ne sont pas du tout familiarisés avec ces outils. »

 

Comment les outils de TAO ont-ils évolué au fil du temps ? Et comment envisagez-vous leur évolution ?

Avant, un logiciel de TAO était plutôt un ensemble d’outils indépendants. À présent, tout est beaucoup plus intégré au sein d’un seul et même système convivial. La compatibilité est un facteur qui s’est aussi nettement amélioré ces dernières années. La création d’un format de fichier standardisé (XLIFF) a joué un rôle déterminant à cet égard. Nos traducteurs ne sont plus tenus d’utiliser le logiciel de TAO que nous utilisons pour préparer les fichiers du projet. Ils utilisent simplement le logiciel de leur choix et nous renvoient un fichier XLIFF. C’était impensable il y a quelques années d’ici. Les logiciels de traduction ont donc connu une évolution significative.

Et pour ce qui est de l’avenir, je n’ai malheureusement pas de boule de cristal, mais je suppose que l’on peut s’attendre à l’intégration de meilleurs outils de traduction automatique. Ils ont déjà un beau potentiel et ne cessent de se perfectionner. Je suis très curieux de voir où cela nous mènera !

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